Chapitre 2 : Tivoli ou chronique d'une pigeonnade annoncée

Quand on est un brave touriste qui passe son week-end entre Nyhavn, la petite sirène et le quartier latin, un appareil photo dans une main et un plan de Copenhague dans l’autre, il est difficile de passer à côté du parc d’attraction de Tivoli, surtout quand il est à deux pas du Danshostel. Pour ceux ou celles qui ont lu La mécanique du cœur, Tivoli est à Copenhague ceux que l’Extraordinarium est à l’Andalousie (on peut dire aussi que c’est l’équivalent de Gröna lund à Stockholm, d’ailleurs vivement le mois de mars que ça rouvre), c’est-à-dire un vieux parc d’attractions (l’un des plus vieux d’Europe) dont le décor n’est pas sans rappeler les gravure de Hetzel qui accompagne les livres de Jules Verne, les danseuses de flamenco en moins. On y trouve aussi bon nombre de cabarets et de restaurants.

Bon, normalement, c’est fermé pendant l’hiver mais il y a la réouverture spéciale de Noël dont profitent tous les petits copenhagois qui sont aussi excités que des lutins qui auraient appris que le père Noël fait une distribution générale de chocolats et de mazarins (le petit gâteaux suédois bien sûr, pas le ministre).

Donc à défaut d’assister au marché de la place de l’hôtel de ville qui est annoncé partout mais dont on ne voit pas la moindre échoppe, nous décidons donc avec Hiroka d’aller voir celui de Tivoli. Tivoli dont l’entrée coûte quand même 85 couronnes danoises, c’est-à-dire environ 12 euros : ça fait cher le marché de Noël ! En plus, ce n’est même pas un vrai marché de Noël : en fait, il faut vagabonder entre les attractions pour trouver les chalets qui vendent à peu près les mêmes décorations que chez Truffaut (bonjour le dépaysement !) sauf que c’est plus cher. Bon, je suis mauvaise langue : on peut quand même trouver des boules de Noël qui ressemblent à des glands et qui sont décorées dans un style « Fabergé » mais en plus kitsch, choses qu’on ne trouve pas en France. On trouve également un charmant chalet où on est accueilli par une armée de petits lutins qui font joujou, skient, font de la luge, … J’ai regretté que Manon ne soit pas là.

On s’amuse bien chez les lutins

Voilà les fameux glands de Noël. Je suis également fan des rennes que l’on retrouve un peu partout sur les décorations.

Après avoir fait le tour, on décide d’aller sur une des attractions. On n’a pas payé 85 couronnes pour rien quand même ! Nous faisons donc gentiment la queux qui est effectivement digne d’un samedi après-midi. Et c’est là que la pigeonnade fait l’effet d’une claque. Au moment de monter sur les balançoires tournantes, le gentil monsieur qui monter les gens, nous explique sèchement (parce qu’il n’a pas que ça à faire) qu’il faut encore payer pour monter dans les attractions. Donc Hiroka et moi, nous nous retrouvons comme deux imbéciles, et moi j’enrage en regrettant la fête saint Michel (dont l’accès est encore gratuit) et Walibi (parce qu’on n’est pas obligé de repayer quand on est entré). J’anticipe également sur le prochain sermon de Noël qui à tous les coups va insister sur le fait que Noël n’est pas une fête commerciale et qu’il faut revenir aux valeur d’amour et de charité, et non pas se prosterner devant l’argent. Eh bien, allez expliquer ça au directeur de Tivoli !

Ceci dit, le décor en vaut quand même la peine dans la mesure où il n’existe rien de comparable en France (sauf peut-être Disneyland, mais c’est pollué par Mickey et tous ses copains). L’ambiance est vraiment christmasy (désolée, mais je n’ai pas de mot français) : il y a des lumières et des décorations partout et il est vrai que c’est agréable de se promener entre les chalets colorés et les sapins de Noël. A part si on se promène du côté de Strasbourg, je ne suis pas sûre qu’on puisse trouver l’équivalent en France, sauf qu’à Strasbourg, on n’est pas obligé de payer 12 euros pour rentrer dans la ville.

Juste pour conclure, je dirais que Tivoli en vaut la peine juste pour le cadre (à condition d’avoir de l’argent à dépenser et des enfants qui croient toujours au père Noël). Cependant, faire son marché de Noël là est une vraie bêtise. Il vaut mieux aller au « Magasin du Nord » qui est l’équivalent de la Samaritaine à Paris.

Le décor n’est vraiment pas terrible (il est fini, le temps où les magasins faisait un effort de décoration pour Noël) mais j’y ai trouvé les plus belle boules de Noël que je n’ai jamais vu (je n’utilise pas le superlatif pour faire bien). Pour la petite histoire, j’en acheté cinq qui ont du subir le voyage en car jusqu’à Uppsala puis le voyage en avions en avion jusqu’à Toulouse. Une seule seulement s’est cassée. J’avoue que je suis assez fière.