14 novembre 2008 : Falun

Pour qui veut visiter la Suède, la Dalécarlie (ou Dalarna, en version originale) est une étape incontournable. Avec ses forêts et ses grands lacs, elle une des régions les plus typiques de Suède. Mais pour ça, mieux vaut avoir une voiture. Quand on en n’a pas, alors on prend le train pour Falun, le chef-lieu de la Dalécarlie.

Nous nous sommes donc mises en route, Xuan, Xue, Quanyun et moi. Pour vous faire une petite présentation de la ville, il s’agit d’une petite agglomération qui s’est construite autour d’un gisement de cuivre qui a fait la fortune de la Suède et qui est connu depuis le Moyen Âge.

Falun approvisionnait la totalité de la Suède et fournissait deux tiers de la production mondiale de cuivre. C’est vous dire si la mine est grande et si elle fait la fierté des habitants de Falun.

Donc à condition de se faire un look de D’Artagnan de chantier qui se serait noyé dans du jus d’orange et de monnayer 150 SEK (effectivement, ce n’est pas donné), on peut s’enterrer vivant dans ces sombres boyaux. Pour ma part, j’ai beau être habituée au monde minéral grâce aux nombreuses grottes de mon sud-ouest français, je suis ébahie. Et je laisse imaginer l’excitation des trois copines qui visiblement ne se sont jamais promenées dans des boyaux souterrains, ni expérimenter le noir total. Si on passe outre l’aspect impressionnant, on apprend que les mineurs portaient leur torche avec leurs dents et que c’est pourquoi on racontait les hommes de Falun n’étaient rasés que d’un seul côté ; que c’est une chèvre qui aurait découvert la mine ; qu’une année, on a trouvé un gros gisement de cuivre au moment de Noël, et qu’on a laissé un gros sapin à cet emplacement et plein d’autres charmantes histoires que je ne vous raconte pas ici pour ne pas vous gâcher le plaisir d’une éventuelle visite.

Voilà le sapin de Noël de la mine. C'est mignon, n'est-ce pas ?

Là, c'est nous, toutes d'orange vêtues

L’influence de la mine de cuivre est visible jusque dans l’urbanisme de la ville. En effet, certaines parties de l’ancienne ville ont été préservées. En fait, les constructions ressemblent aux maisons typiques suédoises qu’on peut voir un peu partout en Suède. Mais, ces maisons sont apparues d’abord à Falun et leur couleur provient des pigments qu’on trouve dans le cuivre issu de la mine. C’est le fameux « rouge de Falun ».

Vous pouvez voir donc comme cette partie de la ville est adorable. En plus, je ne sais si c’est à cause des touristes, mais les habitants ont disposé sur leur fenêtres, leur jolie déco griffé du design suédois. Au final, ça fait donc une jolie exposition. Mais pour apprécier le design suédois on peut également se rendre dans les quelques magasins de décorations, qui ne manque pas de charme. Certains d’entre eux sont aménagés comme de véritables intérieurs. C’est quand même plus classe qu’IKEA.

C’est aussi dans ces magasins qu’on peut trouver les fameux chevaux de Dalécarlie, symboles de la Suède.

A l’origine, ces chevaux sont des jouets que les gens sculptés dans du bois pour s’occuper lors des longues soirées d’hiver (« longues » c’est-à-dire que le soleil se lève vers 9h30 et commence à se coucher vers 15h30). Ils sont ornés de motifs végétaux. C’est un peu l’embryon du design suédois qui s’inspire beaucoup de la nature (sauf qu’aujourd’hui, les motifs sont plus épurés et plus géométriques). Alors, qu’on est touriste, on veut absolument s’acheter un cheval de Dalécarlie mais quand on voit les prix, on déchante rapidement. En effet, le tout petit dada de trois centimètres coûte tout de même soixante-dix couronnes. Autant vous dire que les trois centimètres me restent en travers de la gorge. Mais bon, à défaut de ramener un cheval rouge, j’ai au moins pu aller en admirer une jolie collection dans le musée de Dalécarlie (qui est gratuit, lui !).

Le musée de Dalécarlie, c’est un grand mix anarchique d’objets artisanaux (les fameux chevaux, mais pas que …), de vidéo sur l’industrie du cuivre, de repères historiques (avec la reconstitution de la maison typique de Dalécarlie), de parodies des célèbres chevaux à fleurs, et d’hommage à Selma Lagerlöf (l’auteur du Fabuleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, l’histoire d’un petit garçon qui parcoure la Suède sur le dos d’une oie géante, qu’il faudrait que je songe à lire).

Voilà, le programme d’une journée bien remplie. Mais en été, il faut passer deux jours, car il faut visiter la maison du peintre Carl Larsson à Sundborn. Je vous en dirai plus dessus si j’arrive à la voir. Mais pour ça, il faut attendre les beaux jours comme pour de nombreux sites en Suède.